Nous gardons nos bonnes habitudes et nous descendons à Petra en bus (Madaba-Amman puis Amman-Petra). Il nous arrêtera après 3 heures devant la porte de notre hôtel (Petra Gate Hotel) situé dans le haut de la ville et nous offrant – depuis notre ‘piaule de routard’ - une vue spectaculaire sur la ville et le Wadi Musa (la Vallée de Moïse, Wadi signifiant donc vallée).
Nous décidons de la jouer calme afin de nous préserver pour les 2 jours à suivre et nous optons pour le ‘Petra by Night’. Un petit tour de reconnaissance s’impose donc, la descente depuis l’hôtel est raide et prend une vingtaine de minutes. Petra est le premier site touristique en Jordanie et les prix s’en ressentent (en plus de devoir revérifier chaque ticket dans les supermarket), inutile de dire que les négociations avec les taximen pour remonter sont encore plus rudes ici mais nous tenons bon ! Le soir, nous sommes donc prêts à découvrir le site pour la première fois. A 8.30pm les grilles s’ouvrent et nous descendons le Siq jusqu’à la Kazneh, le Trésor, accompagné de 1800 bougies disposées le long du chemin. Le trajet est déjà impressionnant mais la découverte du Trésor est à couper le souffle. Nous sommes dans le premier groupe à arriver et nous prenons place assis devant cet imposant bâtiment. L’atmosphère est irréelle malgré l’arrivée de touristes plus bruyants. Dégustant un thé à la menthe nous écoutons 2 bédouins jouer d’instruments traditionnels (dont les noms nous échapperont) puis un récit sur Petra. Cette première rencontre avec Petra est magique et nous sommes impatients d’y retourner de jour cette fois après une bonne nuit de sommeil…
Mais la fenêtre de notre chambre est dans l’axe des speakers de la Mosquée et nous sommes réveillés plusieurs fois par les appels à la prière. Ceux-ci, on le confirme, ne sont pas des enregistrements ! Quelques heures plus tard, nous voici sur le site, nous y resterons 7h. C’est grandiose, on redécouvre ce que l’on avait aperçu la veille à la lueur des bougies. Il y a beaucoup de touristes mais le site est vaste. Il y a beaucoup de vendeurs, des enfants, des plus âgés, beaucoup d’échoppes, les prix sont élevés et toujours à négocier et mieux vaut prendre l’eau à l’entrée du site. Le Trésor, de jour est toujours aussi impressionnant, on poursuit notre découverte, les énormes tombeaux creusés dans la roche, la cité troglodyte, l’amphithéâtre, les allées de colonnades et enfin, but de la visite du jour, nous arrivons au pied de la montée des 800 marches vers le Monastère, El Deir. Est ce la chaleur, la fatigue ou peut être le challenge, nous voilà embarqué dans l’ascension à dos de mules guidés par des enfants qui nous ont donné un bon prix. A posteriori, ce n’était sans doute pas la décision la plus intelligente bien que ceux ci démontrerons beaucoup d’expérience. Nous sommes surpris par l’agilité des mules dans les nombreuses marches. Ca dérape, on ferme les yeux à côté des précipices mais on arrive en haut, ou presque, nous sommes à 10 minutes encore du Monastère. L’endroit est apaisant, il n’y a aucun bruit, les gens sont fatigués, nous pas mais on se remet de notre expérience. Quand nous redescendons, à pied cette fois, les bédouins ont pliés bagages, le site est quasiment vide, on a l’impression d’être seul au monde … et la lumière est encore plus belle. Le lendemain, conseillé par le patron de notre hôtel, nous décidons d’emprunter un chemin qui, quoiqu’indiqué sur les cartes, ne ressemble pas à un chemin une fois sur place. D’ailleurs, on ne croisera aucun touriste pendant 2h dans ce canyon, parfois étroit qui contourne le site par le nord est. On escalade, on glisse, on se faufile et on découvre encore des niches et des indications qu’il y a bien eu activités ici des siècles auparavant. On ressort pour découvrir des bédouins promenant leurs chèvres. Encore un peu d’escalade et nous rejoignons les voies principales ou nous ne reposons un peu avant de nous lancer dans une autre ascension, le Haut lieu du Sacrifice. 700 marches sans compter les dénivelés que nous gravissons à pied. C’est haut mais encore une fois, la vue en vaut le déplacement. C’est sur les rotules que nous quittons ce merveilleux site et que nous remontons à l’hôtel, non sans une dernière petite poussée d’adrénaline. Notre taxi, négocié à vil prix, un peu nerveux sur le klaxon et l’accélérateur a bien sur emboutis la voiture devant nous provoquant un bel embouteillage. Nous étions pratiquement arrivé à l’hôtel et nous les avons donc laissé s’expliquer … Après toute ces émotions, nous avons profité de notre dernière soirée à Petra dans un petit restaurant (Moda Restaurant) à l’atmosphère très agréable qui par certains aspects nous rappelait le Blue Heaven de Key West, les poules en moins.